• Mes premiers oulimots ... Merci Pop !

    Réunis ... 

     

    Voilà, je vais me marier, oui, aujourd’hui je me marie ! Mais pas avec l’homme que j’aime, celui qui me rend folle, qui occupe toutes mes pensées ! Celui-là même sur la photo, ce bel homme de 15 ans mon aîné, avec qui j’ai tant aimé faire l’amour. Qui m’a fait un enfant, aussi. Un « accident de parcours » a t’il dit. Lui, le bellâtre marié, père de famille, et ses amantes ... l’ami de la famille. 

    Ma mère l’a choisi comme témoin du mariage, je n’ai pas su dire non ... lui non plus. Surtout bien cacher les secrets, paraître, faire semblant, souffrir ... Cela juste après avoir trouvé un père pour mon enfant. Ce jeune homme effacé, assis près de moi, qui va devenir mon époux. Qui est devenu le père de ma fille. Et qui sera le père de mes deux autres filles. Et que je n’aime pas. Que je n’aimerai jamais. 

    C’est lui que je désire, je suis en colère, je lui en veux, je l’idolâtre et le déteste en même temps de me faire vivre ça ! 

    À quoi peut-il donc penser, assis là, le regard fuyant, quelques minutes avant la cérémonie ... ? 

     

    Dorothée (30.04.2018)

     

    Photo : Bratsk, Siberia 1967, Elliott Erwitt.

     


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    C’est quelques années plus tard que je reviens sur mon texte du 27 juillet 2014 ... les années ont passé, les choses ont changé. Je suis revenue vers ma mère ... mais ce fut long. 

    Après l’écriture de cette lettre je ressentais beaucoup de colère ! J’étais enragée au fond de moi, j’avais beaucoup de larmes en suspens. Puis, plus tard, des mois plus tard, je me suis posé la vraie question : qu’est ce que je voulais, au plus profond de moi ? 

    Je savais. Je voulais la paix, plus de rancunes, ne plus rester prisonnière de ce lourd et pesant passé. Alors j’ai repris les choses en main, je suis allée faire une séance d’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) chez une hypnothérapeute. Ce fut long et douloureux ... j’en fus même malade quelques jours. 

    La thérapeute a terminé la séance en me disant que j’étais libre de choisir, que je ne devais rien à mes parents, moi qui me suis toujours débrouillée toute seule, mais que si leur pardonner m’apaisait, je le pouvais aussi. 

    Entre temps j’avais eu beaucoup d’échanges de sms avec mon beau-père. Car je n’ai pas été capable d’aborder le sujet de vive voix (je n’en suis toujours pas capable !). Il a reconnu ce qu’il m’avait fait, tout. Et il s’est excusé. Il s’est excusé bordel ! Car dans le fond c’était bien là tout ce que je lui demandai, de reconnaître ses actes et de s’excuser. 

    Je lui ai pardonné ... et ça m’a soulagée. J’ai, curieusement, toujours quelque rancune contre ma mère, qui n’a pas joué son rôle de mère. 

    Mais nous nous revoyons. Je suis plus apaisée, elle essaie de faire des efforts, mais n’y parvient pas toujours. Lui se fait vieillissant (81 ans), moins actif, malade, ça le tracasse. Et moi j’ai de l’empathie pour lui, je me reconnais bien là !

    Je suis contente aujourd’hui d’avoir écrit ce texte. D’avoir pardonné. L’âme en paix. 

    Car le pardon est possible. 

     

    Dorothée (02.03.2018) 

     
     
    P.S : je ne signerai plus Madame Rêve, elle appartient au passé ... 
     

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    Mais où va le monde ? 

    Pourquoi des fois je me demande si les filles et les garçons si cruels 
    Où sont mes vrais amis ? 
    Pourquoi je me méfie ? 
    Qu'a-t-on pu bien faire de tous ces sacrifices ? 
    Oui, personne n'est fidèle, mais pourtant la vie doit rester toujours belle 
    Et peu importe si l'Homme reste si cruel avec ceux qu'il aime 
    Il faut sans doute pardonner, mettre son ego de côté 
    Pourquoi tout le monde se ment et se trompe jusqu'à se traîner dans la misère la plus totale ? 
    Donner ma confiance et mon cœur 
    Pourquoi ça me fait si peur ? 
    Est-ce bien normal ? 
    Non, ce n'est pas normal 

    Et moi 
    Je ne veux plus être la bonne poire 
    Je ne veux plus gâcher ma vie avec des histoires 
    Qui finissent toujours en larmes ou en cauchemars 
    Je ne veux plus broyer du noir 

    Je n'ai plus d'estime pour moi 
    Je n'ai plus d'estime pour toi 
    Tant pis pour ça 
    Tant pis pour ça 
    Je continue mon chemin 
    Tu es déjà très, très loin 
    Très loin derrière moi 
    Très loin derrière moi 
    Oui, c'était une belle histoire 
    Pour finalement taire mon regard foudroyé, sans me retourner 
    Je pars comme je suis venu, encore plus déçu

    Et le pire dans tout ça c'est que je reste un inconnu pour toi 

    Par pitié, arrêtez de me planter des couteaux dans le dos 
    Ou mon corps va finir par devenir un filet de cicatrices qui ne retiendra en moi, que les mauvais côtés de toi 
    Désormais, je n'en peux plus 
    Je veux partir très, très loin 
    Je pleure et je renifle 
    C'est la larme de trop qui fait déborder mes yeux et m'a rendu malheureux 
    Mais où va le monde ? 
    Où va le monde ? 

    Mais où va le monde ? 
    Pourquoi chaque fois que je veux bien faire, les choses virent toujours de travers 
    Pourquoi les gens se mentent ? 
    Pourquoi les gens se trompent ? 
    Est-ce que toi aussi, des fois, tu te demandes pourquoi la vie est si compliquée 
    Surtout quand deux personnes s'aiment et qu'ils semblent être bien ensemble, ça paraît si facile 
    Alors, comment ça se fait qu'à chaque fois, ça finit en pleurs 
    Je n'en peux plus des histoires futiles 
    Je n'en peux plus de tous ces bourreaux 
    Et de toutes ces victimes 
    L'homme se contredit à longueur de journée 
    Il ne sait pas ce qu'il veut et c'est pour ça qu'on se fait du mal 
    Est-ce bien normal ? 
    Il y a des questions ou je sais que je ne trouverai jamais la réponse 
    Il y a des choses auxquelles on ne peut rien faire 
    Il faut sans doute s'en moquer et passer à travers 

    Mais moi 
    Je ne serai plus la bonne poire 
    Je ne veux plus gâcher ma vie avec des histoires 
    Qui finissent toujours en drames ou en cauchemars 
    Je ne veux plus broyer du noir

    La Femme 

    (09.07.2016)


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  • Voilà, aujourd'hui je vais t'écrire comme si tu étais là, pas très loin, parce que j'ai besoin et envie de te parler.

    Tu te souviens l'année dernière, peu de temps avant mon anniversaire, peu de temps avant mes 41 donc, comment je commençais à flipper ? Je me souviens bien … comme l'idée d'avoir l'âge auquel tu es mort m'angoissait. C'était étrange pour moi, de me dire que j'allais atteindre ces 41 ans, et sans doute continuer (qui vivra verra, d'ici quelques jours !), alors que toi tu n'as pas pu, emporté par ton cancer et la cigarette, si jeune.

    L'année dernière, au même moment, il s'est produit quelque chose d'étrange. Je n'avais jamais eu de cheveux blancs, ou presque, un par ci, un par là, mais très exceptionnellement. Curieusement, passée la date de mon anniversaire, plusieurs fils d'argent sont apparus sur mes tempes … et je reste persuadée que ce n'est pas un hasard (pour une fois), comme si j'avais vieilli physiquement des cheveux en quelques jours !

    Dans quelques jours je vais donc avoir cet âge que tu n'auras jamais, 42 ans, je vais «te survivre» … je me sens vulnérable et un peu triste ; oui je sais c'est assez bizarre. Mais les émotions peuvent elles s'expliquer ? Je pense souvent à toi tu sais ; à cause de toi, ou grâce à toi, je ne fume pas, je sais le mal que cela t'a fait … je n'oublie pas, même si c'était il y a longtemps, ce jour de janvier 1992, j'avais 18 ans, le coup de téléphone de ton beau-frère de la Réunion.

    En 2012 j'étais allée voir le jour de la fête des pères ce film de Jean-Paul Rouve, «Quand je serai petit», qui m'avait bouleversée, émue aux larmes. Comme si j'avais choisi ce jour précisément, cette histoire où un fils assiste à l'hôpital à la mort de son père, alors qu'il était enfant lorsque c'est arrivé. C'était fort. J'avais pensé à toi, plus que d'ordinaire, toi que je ne reverrai jamais … (31 ans c'est long !)

    Malgré tout sache que je ne t'idéalise pas, que je me souviens aussi des mauvais moments de l'enfance, des maux de l'enfance, mais je regrette tellement de ne pas t'avoir connu plus longtemps, Max. Voilà ce mois de décembre 2015 il fallait que je t'écrive ces mots que tu ne liras jamais, mais qui me font du bien. Pensées de la Terre (qui ne tourne plus très rond!).

     

     

    Do (08.XII.2015)

     

    Quelques mots pour mon père …


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  • Tomber

     

    Tomber, un peu plus bas

    Tomber, et rester sans voix

    Je veux sombrer, dans tes bras, dans tes bras

     

    Tomber, pendant des heures

    Je peux tomber, sans avoir peur

    Sombrer, contre toi, contre toi

     

    Par tous les étages on m'a vue passer

    Traversant le vide, les deux poings serrés

    Tomber dans ton jeu, en sortir brisée

    Regarder le bas où je me suis brûlée

    Si tu m'as aimée, je ne l'ai jamais su

    Dans un dernier souffle je t'ai reconnu

    On s'est fait du bien, on s'est fait du mal

     

    Tu es tombé, regarde toi

    Tu es tombé, tout comme moi

    Tu as sombré, dans mes bras, dans mes bras

     

    Tu es tombé, sans même y croire

    Tu es tombé, sans le vouloir, bébé

    Contre moi, contre moi

     

    Par tous les étages on m'a vue passer

    Traversant le vide, les deux poings serrés

    Tomber dans ton jeu, en sortir brisée

    Regarder le bas où je me suis brûlée

    Si tu m'as aimée, je ne l'ai jamais su

    Dans un dernier souffle je t'ai reconnu

    On s'est fait du bien, on s'est fait du mal

     

    On est tombés

    On est tombés

     

     

    Izia (2015)

     


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