• Quelques mots pour mon père …

    Voilà, aujourd'hui je vais t'écrire comme si tu étais là, pas très loin, parce que j'ai besoin et envie de te parler.

    Tu te souviens l'année dernière, peu de temps avant mon anniversaire, peu de temps avant mes 41 donc, comment je commençais à flipper ? Je me souviens bien … comme l'idée d'avoir l'âge auquel tu es mort m'angoissait. C'était étrange pour moi, de me dire que j'allais atteindre ces 41 ans, et sans doute continuer (qui vivra verra, d'ici quelques jours !), alors que toi tu n'as pas pu, emporté par ton cancer et la cigarette, si jeune.

    L'année dernière, au même moment, il s'est produit quelque chose d'étrange. Je n'avais jamais eu de cheveux blancs, ou presque, un par ci, un par là, mais très exceptionnellement. Curieusement, passée la date de mon anniversaire, plusieurs fils d'argent sont apparus sur mes tempes … et je reste persuadée que ce n'est pas un hasard (pour une fois), comme si j'avais vieilli physiquement des cheveux en quelques jours !

    Dans quelques jours je vais donc avoir cet âge que tu n'auras jamais, 42 ans, je vais «te survivre» … je me sens vulnérable et un peu triste ; oui je sais c'est assez bizarre. Mais les émotions peuvent elles s'expliquer ? Je pense souvent à toi tu sais ; à cause de toi, ou grâce à toi, je ne fume pas, je sais le mal que cela t'a fait … je n'oublie pas, même si c'était il y a longtemps, ce jour de janvier 1992, j'avais 18 ans, le coup de téléphone de ton beau-frère de la Réunion.

    En 2012 j'étais allée voir le jour de la fête des pères ce film de Jean-Paul Rouve, «Quand je serai petit», qui m'avait bouleversée, émue aux larmes. Comme si j'avais choisi ce jour précisément, cette histoire où un fils assiste à l'hôpital à la mort de son père, alors qu'il était enfant lorsque c'est arrivé. C'était fort. J'avais pensé à toi, plus que d'ordinaire, toi que je ne reverrai jamais … (31 ans c'est long !)

    Malgré tout sache que je ne t'idéalise pas, que je me souviens aussi des mauvais moments de l'enfance, des maux de l'enfance, mais je regrette tellement de ne pas t'avoir connu plus longtemps, Max. Voilà ce mois de décembre 2015 il fallait que je t'écrive ces mots que tu ne liras jamais, mais qui me font du bien. Pensées de la Terre (qui ne tourne plus très rond!).

     

     

    Do (08.XII.2015)

     

    Quelques mots pour mon père …


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