• Oulimots, partie 8 (mardi 15 mai 2018)

     

    Contrainte : nez, genou, immature, pouls, cabinet, flanc, boutonnière, turbulence.

     

     

     

     

     

    Elle, jeune et grande immature, s'était lancée dans l'aventure sans méfiance ! Sa vie ne rimait à rien, elle s'ennuyait, beaucoup, voulait du pétillant, du beau, de la folie ! Ils s'étaient retrouvés avec cet homme rencontré sur les internets au bord d'une forêt pour une balade, un peu d'escalade peut-être, voire … plus ! Elle n'en avait pas encore la moindre idée.

     

    Cet fin d'après-midi avait été enchanteresse, une entente belle et tendre s'était installée, un dialogue aussi chaleureux que dans leurs échanges virtuels, des rires, des baisers ! Tout allait bien jusqu'à la nuit venue. Elle souhaitait rentrer, n'étant déjà pas d'ordinaire très à l'aise en forêt, même de jour. Mais il lui proposa un dernier jeu, il insista, et promit qu'après ils retrouveraient le confort d'un nid douillet.

     

    Elle accepta donc sans enthousiasme cette partie de cache cache de nuit, éclairée à la lanterne de leurs portables. C'est là que les turbulences commencèrent …Il alla se cacher, elle devait compter jusqu'à soixante. Ce qu'elle fit, patiemment. Puis partit à sa recherche, plus ou moins terrorisée. Elle chercha, chercha … se perdit, s'égara, l'appela à s'en époumoner « Antoine ! Antoine ! », sans succès.

     

    Les larmes montèrent, son pouls accélérait, elle n'en pouvait plus de courir ! Elle courait et l'appelait en même temps ; elle se retrouva soudainement sur une route, déserte. Peu éclairée, si calme, si silencieuse. Elle décida de marcher, se dit qu'ils se retrouveraient certainement plus tard … Tout à coup sorti de nulle part apparut le roi de la forêt, un cerf, majestueux. Comme elle aimait ce bel animal !

     

    Mais lui ne le voyait pas de cet œil, il se mit à la courser, en furie ! Ce fut terrible ! Elle courait mais il la rattrapait, il lui fonça dessus … Ses chevilles et ses genoux furent vite presque hors d'usage, le sang coulait de son nez, les douleurs étaient vives et intenses. Mais le cerf ne s'arrêtait pas, la labourant de ses bois.

     

    Curieusement, le déchaînement prit fin brusquement, le cerf s'écroula au sol, sur le flanc. Elle ne comprit pas comment ce fut possible. Mais c'est bien ce qui arriva. Toute la nuit elle se traîna tant bien que mal jusqu'au premier village, ses vêtements en lambeaux, les boutonnières de son joli chemisier arrachées, du sang séché dans les cheveux, mais vivante !

     

    Par chance un cabinet de médecins de campagne ouvrait ses portes alors qu'elle arrivait au village. Elle franchit le pas de la porte, et s'écroula dans l'entrée en murmurant « Antoine ! ».

     

     

     

    Dorothée (14 mai 2018)

     


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