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Auto contrainte : photo diabolo menthe (Grasse, juillet 2018)
Diabolo menthe
Quand je bois un diabolo menthe, bien frais, bien sucré, je songe tout de suite à la chanson d’Yves Simon. Au film aussi bien évidemment, que j’ai tant aimé. Mais pour moi le diabolo menthe c’est Yves Simon, et petite Anne.
Ça fait longtemps que je l’aime, ce cher Yves. Ça a commencé adolescente. Une de mes tantes m’avait fait écouter un de ses albums. J’ai aimé ses textes, tout de suite. Puis je me suis procuré les autres albums sur cassettes. Je connaissais les paroles par cœur.
J’ai commencé à lire ses romans. « L’amour dans l’âme » m’a marquée, enchantée. Mais c’est surtout « Océans » qui restera dans ma mémoire. Si beau, si bouleversant.
Vers seize dix-sept ans j’ai commencé à lui écrire. De longues lettres, auxquelles il répondait. Groupie heureuse. Il m’envoyait des cartes postales du Japon, pays qu’il idolâtre. Était illisible mais me faisait du bien, dans mon adolescence oppressée et étouffante. Parfois des lettres plus longues. Je lui ai même un jour adressé un de mes journal intime. Qu’il a reçu comme un beau cadeau. De la lumière dans ma vie de (très) jeune femme.
Quand je suis venue vivre à Paris à 20 ans, je suis allée au salon du livre de la Porte de Versailles uniquement pour le rencontrer. Ce fut beau. Un homme qui vous comprend et vous reconnaît, alors qu’il ne vous a jamais vu. Nous n’avons alors pas eu besoin de beaucoup de paroles.
Il ne chante plus maintenant. Les gens font des reprises. Je l’aime toujours autant. Vieille midinette ! Et lorsque je m’attable à une terrasse l’été, comme ici à Grasse en juillet dernier, je commande un diabolo menthe et je pense à Yves Simon.
Dorothée (21 septembre 2018)
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Contrainte : gauche, symphonie, canapé, sans fard, honte, castrer, fidèle, bande, ventre.
Elle s'éveilla avec un mal de crâne épouvantable ; se leva du pied gauche. Non sans difficulté elle quitta son fidèle canapé (mais pourquoi diable avait-elle dormi là?!) et se dirigea vers la salle de bain.
En se levant, elle constata que son ventre était couvert de bandes, et ça sentait l'essence de térébinthe. Elle fut horrifiée, morte de honte car elle était incapable de se souvenir de ce qui s'était passé la veille !
Elle voulait crier, trouver des réponses, mais aucun son ne sortait de sa bouche. Comme si elle avait été castrée des cordes vocales !
Du rez-de-chaussée montait une musique grandiloquente, une sorte de symphonie tonitruante qui commençait à lui vriller les tympans ! C'est sûr, elle n'était pas seule dans la maison !
Elle dévala les escaliers, s'enfuit comme une voleuse, nu pieds, sans fard, en pyjama, elle d'ordinaire toujours bien apprêtée !
Et elle courut, courut... sans savoir où elle allait !
Dorothée (17 septembre 2018)
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Contrainte : montgolfière, lama, évader, aube, jaune, silence, humble, embellie, jouir.
En Bolivie.
S'évader.
Aube jaune.
Jouir du silence du petit matin.
Prendre de la hauteur. Montgolfière.
Retrouver sa position humble d'humain.
Apprécier le paysage. Montagnes. Lamas qui disparaissent, petit à petit.
Embellie du jour, élève mon esprit !
Dorothée (16 septembre 2018)
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Mots auto-contraints : étincelle, mélancolie, rose, vague(s), prolixe, champagne, bouche, mots, Paris.
Dans Paris prolixe d’étincelles ruisselantes, elle balade sa mélancolie et son vague à l’âme de rue en rue.
Elle se pose, là, chez Hélène, ordonne aux mots maux d’évacuer son esprit, en offrant à sa bouche une délicieuse coupe de champagne rose, et un peu de Bashung à ses oreilles (Madame rêve...).
Dorothée (05.09.2018)
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Contrainte : photo coquelicot.
Coquelicot
Rouge
Comme la rose qui ci-gît.
Rouge
Comme les petites chaussures adorées.
Rouge
Comme ce sang entre mes jambes.
Rouge
Comme ces pensées qui m'agitent.
Rouge
Comme ce petit chaperon qui attend le loup.
Rouge
Comme mes lèvres.
Rouge
Comme les poissons sur le mur (coucou Rita !)
Rouge
Comme ce pinot noir qui m'enivre.
Rouge
Comme le tee-shirt de Mademoiselle en baskets.
Rouge
Comme le chemin menant à l'école.
Rouge
Comme American Idiot.
Rouge
Comme ces coups de soleil.
Rouge
Comme mon cœur qui s'illusionne.
Dorothée (22 août 2018)
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