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    Longtemps, très longtemps, j'ai eu peur de mourir, très peur. Vers l'âge de 21 ans, j'ai commencé à avoir de grosses crises d'angoisse liées à la mort … (peu de temps après le départ à l'étranger pour plusieurs mois de mon meilleur ami) au point de ne plus en dormir la nuit, craignant de mourir dans mon sommeil. Ces frayeurs étaient bien sûr tout à fait irrationnelles ; en travaillant avec une (première) psychologue nous avons découvert que ces angoisses étaient sûrement liées à la peur de l'abandon, ayant eu à faire à celui-ci plusieurs fois dans ma vie d'enfant. Je dis souvent que les thérapeutes que j'ai consultées m'ont sauvé la vie, je le pense, au moins sauvé ma santé mentale … Et je les remercie.

    Petit à petit les choses se sont calmées, après plusieurs thérapies (liées à mon passé, ceux et celles qui ont lu mon blog précédemment savent) j'ai commencé à avoir le dessus sur ces angoisses, et ça m'a rendue forte je crois. Cette idée de maîtriser mes peurs, au moins celle-ci, quel sentiment de puissance ! Et voilà qu'aujourd'hui, tout s'inverse. Je n'ai plus peur de la mort, plus de l'idée de la mienne tout du moins (je crains beaucoup celle des autres bien évidemment …). J'ai compris et accepté que la mort fait partie de la vie, ce passage obligatoire ; qu'il faut savoir accepter pour bien vivre. Oui, aujourd'hui je crois que je peux dire : je suis prête. Prête quand elle se pointera, quand elle aura décider de m'emmener. Je ne dis pas par là que je souhaite mourir, pas du tout, seulement que je suis prête, que j'ai intégré l'idée éphémère de l'humain ici sur Terre.

    Je crois que j'ai eu une vie bien remplie, malgré les malheurs . J'ai découvert beaucoup de choses inoubliables et magnifiques dans ce monde, j'ai fait mes enfants (sans doute ce que j'ai désiré le plus !), je m'applique à les rendre autonomes, pour qu'elles ne dépendent pas de moi, c'est sans doute pourquoi je vis comme je vis, comme si tout allait s'arrêter demain, et ce n'est pas pessimiste. Je profite de chaque instant, sans doute un peu égoïstement aux yeux de certains parents (mais ce n'est pas comme ça que je vois les choses, je suis proche de mes filles même si je ne suis pas toujours à leurs côtés). J'aime la vie, intensément, mais tout pourrait s'arrêter, ce ne serait pas bien grave. Ma vie n'est pas demain. Je me dis juste que pour elles, ce ne serait sans doute pas très drôle de grandir sans maman … mais leur papa est là, je lui fais entièrement confiance, c'est un bon papa.

    J'essaie de faire de mon mieux auprès de toutes les personnes que j'aime, d'être là, d'être attentionnée, délicate, à l'écoute (avec un petit grain de folie, toujours!), et j'espère que je le fais bien … mais un jour l'absence remplira tout, et je me suis habituée à cette idée. Ce sera juste un mauvais passage, mais je suis prête.

     

    Madame Rêve (30.10.2014)

     

    http://www.universalmusic.fr/zazie/video-clip/zazie-JArrive-(Clip-Video)/


    2 commentaires
  • Madame Rêve écoute ... 

     

    Ultra moderne solitude

     

    Ça se passe boulevard Haussman à cinq heures

    Elle sent venir une larme de son cœur

    D'un revers de la main elle efface

    Des fois on sait pas bien ce qui se passe

     

    Pourquoi ces rivières

    Soudain sur les joues qui coulent

    Dans la fourmilière

    C'est l'Ultra Moderne Solitude

     

    Ça se passe à Manhattan dans un cœur

    Il sent monter une vague des profondeurs

    Pourtant j'ai des amis sans bye-bye

    Du soleil un amour du travail

     

    Pourquoi ...

     

    Ça se passe partout dans le monde chaque seconde

    Des visages tout d'un coup s'inondent

    Un revers de la main efface

    Des fois on sait pas bien ce qui se passe

     

    On a les panoplies les hangars

    Les tempos les harmonies les guitares

    On danse des étés entiers au soleil

    Mais la musique est mouillée, pareil

     

    Ça se passe boulevard Haussman à cinq heures

    Elle sent venir une larme de son cœur

    D'un revers de la main elle efface

    Des fois on sait pas bien ce qui se passe

     

    Pourquoi ces rivières

    Soudain sur les joues qui coulent

    Dans la fourmilière

    C'est l'Ultra Moderne Solitude

     

    Alain Souchon

     

     


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